Florence, Paris 1er




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DIVERSES CITÉS : Échanges de regard sur la métropole parisienne par de jeunes franciliens
Florence, Paris 1er





Essayant d'échapper au sort d'Eaubonne, je vais régulièrement sur Paris, dans le 18 ème : Montmartre, Barbès, Château Rouge. J'aime bien flâner dans les rues de cet arrondissement très métissé. Je suis aussi souvent entre Châtelet et Beaubourg pour faire les boutiques de bijoux, de fripes et me rendre à la Bibliothèque publique d’information (BPI) pour y travailler mes cours. J’aime aussi aller à St Michel pour ses cinémas d'art et d'essai, sa fontaine au mille et un rendez-vous et ses fameux grecs. Dès que les beaux jours arrivent, on se retrouve souvent avec des amis au Parc de La Villette. Le quartier vers le métro Quai de la Râpée est aussi un endroit qui me plaît beaucoup. Sur les quais, l'ambiance y est conviviale : les éternels joueurs de pétanques redonnent un p'tit côté estival à Paris. Métro Quai de la Râpée, c’est un prolongement des vacances...
Pour ma "mission" photographique, je devais me rendre rue du faubourg Saint Denis... Je suis donc arrivée à la station Strasbourg St Denis et à la sortie du métro, l'aventure a commencé... Le premier jour, je ne voulais pas vraiment faire de photos, je voulais plutôt essayer de faire partie de ce monde à cent à l'heure et aux mille odeurs.
J'aime beaucoup ce quartier pour son mouvement incessant et son côté populaire. Mais je dois quand même avouer une chose : je me suis fait arrêter dans mes élans photographiques plus d’une fois. C'était comme un 400 mètres haies : avec plusieurs haies qui tombent, les jambes ont parfois du mal à reprendre du terrain. Ce refus des gens à se laisser prendre en photo a parfois remis en cause pour moi la possibilité de faire de la photographie humaniste au 21ème siècle ! Etait-il encore possible (sans prétention) de continuer dans la lignée de Doisneau, Ronis ou Boubat ?
Heureusement de belles rencontres m'ont été offertes... Léonard du bar PMU " A la ville d'Esbly", les deux potes indiens en dessous de l'arche et le personnel du "Petit Quinquin", avec un patron kabyle en or qui a gardé le nom chti du café et qui cuisine de délicieux couscous!
Avant de participer à « Diverses cités », je croyais que la photo était simple et facile. Là, j'ai découvert un art de la patience, de l'esthétique et de la "chance".
Regarder la ville à travers un viseur, la rue, les gens, les couleurs, tout nous parle et ça fait du bien. On voit la ville différemment, on prend le temps de la découvrir, de la savourer, on n'est plus un simple passant qui court vite vers la prochaine station de métro. Ce projet est comme un espoir du quotidien et un remède contre la routine : peut être que les habitants du 10ème, de Pantin, de Drancy et d'autres quartiers du bitume se rendront compte que les rues où ils passent chaque jour et les gens qu’ils y croisent, méritent plus d'attention. La vie, la ville, les rencontres et les sourires sont à attraper à chaque coin de rue!
Ludovic, Paris 20ème


La vie qui anime le quartier de la Basilique n'est pas si lointaine de la vie qui anime le quartier populaire de Barbès où j'habite. Les terrasses de café sont pleines quand le soleil se montre, des brocantes s’improvisent, de nombreux habitants du quartier se retrouvent sur le parvis de la cathédrale où des jeunes écoutent de la musique en faisant des pas de danse hip-hop.
A saint-Denis, j’ai croisé Djalo, un militant pour la cause des sans-papiers. Je l’ai rencontré lors d'une marche des sans-papiers autour de l'Hôtel de ville : un homme souriant et ouvert malgré sa situation précaire. A la sortie d’une boutique de tirage-photo, j’ai fait la connaissance de Prosper, un ancien militaire Indien qui m’a raconté son passé militaire avec nostalgie et qui a posé pour moi avec ses photographies de régiment.


Eriola s’est baladé au cimetière du Père Lachaise à Paris, Sabrina est partie à la recherche des pépites d’Aubervilliers, Alexandra a découvert le quartier de Stalingrad, tandis que Djamel n’imaginait pas Drancy sous cet angle...
Au total, vingt jeunes (dix de la Seine-Saint-Denis, dix de Paris) ont participé à un projet mené conjointement par « une fille d’Auber », Aurélie Cardin, directrice du festival Cinébanlieue, et une amie, Julia Cordonnier, photographe et réalisatrice.
Diverses Cités est une production d’une société locale, Backstreet Productions, qui a fait bûcher ce groupe de jeunes pendant plusieurs mois, boîtier à la main.
Julia les a initiés à bien maîtriser leur appareil et à en tirer le meilleur, Aurélie les a éclairés sur l’histoire de Paris, ses banlieues et leurs rapports au fil des ans…
Au terme de ce long travail d’accompagnement minutieux et pointilleux, le résultat est probant. Surmontant leurs préjugés, chacun des jeunes a pu ainsi se constituer un album fourni, visible en ligne, livrant ainsi son butin, vu et capté à travers l’objectif.
Pressentiment ou hasard, ces jeunes regards viennent compléter une série d’initiatives locales : visite du maire de Neuilly, célébration de la réconciliation historique des catholiques et des protestants, parrainage d’enfants sans papiers, participation d’élus de plusieurs conseils locaux de jeunes (Paris, Clichy-Sous-Bois, Aubervilliers) à un documentaire sur la banlieue et destiné à la chaîne parlementaire…
Un bel ensemble qui pousse à faire tomber barrières, craintes et préjugés entre les humains qui passent, souvent, par les mêmes bonheurs et les mêmes douleurs, qu’importe qu’ils vivent de ce côté-ci, au-delà des frontières ou simplement de l’autre côté du périphérique.
Afin d’immortaliser ce travail, Julia Cordonnier a, à son tour, saisi les jeunes dans son objectif et en a sorti vingt beaux portraits à découvrir en même temps que les albums photos qui seront diffusés en boucle tout au long de l’exposition soutenue et parrainée, entre autres, par la municipalité. Impressionné par ce qu’il a vu, François Bégaudeau a préfacé l’exposition Diverses Cités à laquelle il invite toutes celles et ceux qu’il croise…
Maria Domingues
Le 4 février 2009
Confluences,la Maison des Arts Urbains,190 boulevard de Charonne 75020 Paris.M° Alexandre Dumas.Renseignements 01 40 24 16 46
A Confluences, chaque soir vous pourrez découvrir l'intégralité des images de nos jeunes photographes sur grand écran en avant-programme de chacune des séances du festival Cinébanlieue.Découvrez le programme du festival Cinébanlieue en cliquant ici
Confluences
190 bvd de Charonne
75020 Paris
rens/resa : 01 40 24 16 46
Confluences, Paris XXème.
l'université Paris 13, campus de Villetaneuse.
Quelle vision a un parisien de la banlieue? Quelle vision a un habitant de la banlieue de la capitale? Comment ne pas tomber dans le cliché d'un côté comme de l'autre? Qu'est-ce qui peut séduire là et qu'on oublie de montrer? Qu'est-ce qui dérange ici et qu'on ne donne pas à voir? Où s'arrête Paris et où commence la banlieue?A l'heure des grands débats sur l'avenir de l'agglomération parisienne, de jeunes franciliens font bouger leur regard et le nôtre sur ces territoires. Un projet initié par Aurélie Cardin, directrice du festival CinéBanlieue et Julia Cordonnier, réalisatrice et photographe.