lundi 28 juillet 2008

Aubervilliers vu par Sabrina

Sabrina, Paris XIème

J’habite actuellement à Paris dans le 11ème arrondissement près du cimetière du Père Lachaise. Je suis née à Nanterre dans les Hauts de Seine (92) et j’ai grandi à Sèvres en banlieue-ouest de Paris. Je m'intéresse beaucoup au théâtre et j’ai effectué mon premier stage de théâtre à Aubervilliers, avenue de la République, 93300. On peut dire que j’ai « gambadé » et traversé pas mal de quartiers dans la capitale et autour. A Paris, tout paraît proche et accessible grâce aux transports en commun mais les gens communiquent peu. En banlieue, la circulation entre les quartiers est plus difficile mais tout le monde semble se connaître. Je trouve qu’à Paris, c’est le gris qui domine. Alors qu’en banlieue, ce sont les couleurs…
Mes photos ont été prises le long du Canal Saint Denis en partant de Paris et en prenant le quai de l’Allier sur l’avenue Corentin Cariou (porte de la Villette) jusqu’au quartier du Landy à Aubervilliers, au niveau du « port à la ferraille » qui est toujours en activité.


Au départ, j’étais bien préparée pour l’aventure, appareil photo à la main, baskets aux pieds et mp3 branché sur les oreilles. J’avais le sentiment que la musique pourrait m’aider dans ce parcours qui s’annonçait assez long à pied. Quai de l’Allier, j’ai croisé des promeneurs mais surtout des cyclistes bien plus malins que moi. J’ai d’abord profité de cette ballade pour contempler le bord de l’eau, le ciel... A travers le viseur de mon appareil, je batifolais avec le paysage. Au fur et à mesure que j’avançais sur le quai, le décor s’est transformé et s’est densifié : ponts, écluses, grues, péniches, entrepôts de marchandises difficiles à cadrer... J’ai quitté le quai au niveau du pont de Stains et fait un détour par la rue de la commune de Paris, où des enfants jouaient dans un terrain entouré de grillages. Ambiance Ghetto. Puis j’ai rejoint la rue du Goulet pour me retrouver au cœur du quartier du Landy, rue du Port. J’ai découvert un quartier doux et tiède : Les femmes étendent leur linge à la fenêtre ou surveillent leurs enfants en jetant un coup d’œil furtif dans la rue pendant que les hommes lavent leur voiture devant la porte. Les jeunes reviennent au petit matin de Paris où ils ont passé la nuit. Les plus anciens vont au marché et s’étonnent à chaque fois des nouveaux panneaux de permis de construire. C’est un quartier planté de petites maisons de bric et de broc, qui sont entourées de terrains vagues, de fabriques et de nouvelles constructions. Au Landy, on trouve un immeuble flambant neuf et à côté une maison sans toit qui sert de garage !

Je me suis également promenée sur la place du marché d’Aubervilliers à proximité de la mairie dans le centre-ville. Auber vient du seigneur Albert qui possédait ce domaine au Moyen Âge. Villiers vient du mot « villare » qui signifiait en latin « marché ». L'alliance des deux mots a donné « Albertivillare » et ce terme est resté pour désigner les habitants d’Aubervilliers: Les Albertivillariens. Au marché, j’ai trouvé, démultipliées par la lentille de diffraction que j’ai placée parfois devant l’objectif, toutes les couleurs de la banlieue.
Cette expérience m’a permis de moins paniquer avec l’appareil photo, l’objet en lui-même et la technique de la prise de vue. J’ai appris à être plus patiente, plus posée et plus concentrée pour cadrer ce qui venait à moi. Grâce à cette aventure, j’ai découvert un quartier que je ne connaissais pas et le fait de le photographier m’a aidé à développer davantage mon regard sur les détails et la particularité du lieu. J’ai adoré faire ces photos et je les aime toutes, surtout celles avec les enfants.

Sabrina Bauwens

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut Sabrina,
Si on ne se connait pas, Julia nous avait déjà fait profiter de ton diaporama. Et je ne te cache pas que tu m'as beaucoup aidé à laisser fondre mon appréhension devant ce véritable pari qu'était pour moi traverser la frontière du périph' et regarder « au-delà ». En découvrant tes images de quais et de « port à la féraille », je me suis étonné de découvrir ces quartiers aux portes de Paris. On le sait, quelque part, mais qui y va, qui accepte d'être curieux et de nourrir cette curiosité ? Toi, et grâce à toi, moi, car partir vers le lieu qui m'était désigné me fut beaucoup plus aisé après tes images. Enfin, merci de ta vision de ce marché de banlieue, car s'il n'est significativement pas parisien, c'est un véritable monde qui existe là, et par-delà les préjugés, tu as su mettre en valeur la gaîté qui exhale ces allées. Encore merci à toi. Ludo

Anonyme a dit…

Merci, merci, merci. Tu m'as donné une nouvelle envie, un nouveau souffle, celui de retourner enseigner dans ces quartiers et de les traverser à nouveau à vélo...
Les photos redonnent vie car elles sont vibrantes de vie.

Anonyme a dit…

sabrina t'es trop forte pas mal du tout ton style de photographe.

J'aime bien bon j'espere que bientot on se refera un resto ethiopien colombien et ensuite....

a + mokmok