lundi 29 septembre 2008
Drancy vue par Djamel
Djamel, Paris 17ème
Je vis à Paris depuis mars 2008 dans le 17ème, près de l’arc de Triomphe. C’est un quartier bourgeois où je ne me plais pas vraiment. Les rapports avec le voisinage se limitent à « Bonjour, au revoir, merci ». J’ai habité avant à Pantin pendant trois ans et je trouve que les relations avec les gens étaient plus chaleureuses et plus simples là-bas. Les relations sont souvent superficielles à Paris. Je vais de temps à autre à Saint-Denis, Aubervilliers ou Gennevilliers pour retrouver des amis. L’image la plus forte que m’évoque la banlieue nord, c’est le stade de France et plus généralement la ville de Saint-Denis. Pour moi, Saint-Denis est un peu le laboratoire du futur de la région parisienne, entre repli sur soi et volonté de rapprochement avec sa grande voisine Paris.
Drancy est une ville que je ne connaissais pas. Par conséquent, je n'avais pas vraiment de jugement particulier la concernant. Je me suis juste dit que cela devait être une ville dortoir comme toutes celles qui ont poussé pendant les années 50-60. Une ville sans véritablement de centre, avec de grands ensembles disséminés çà et là et une population plutôt jeune et cosmopolite.
J'avais pour mission d’aller à la Cité de la Muette qui était devenue sous Vichy, un camp de concentration pour les juifs qui étaient ensuite déportés à Auschwitz. J’ai lu dans un livre d’histoire que cette cité construite dans les années trente par deux architectes d’avant-garde (Marcel Lods et Eugène Baudoin), représentait le banc d’essai de la modernité urbaine avec ces jardins et ses gratte-ciels, les premiers construits en région parisienne. Il ne reste maintenant plus que trois bâtiments. A l'entrée de la cité, il y a un monument commémoratif aux victimes des camps d’extermination nazis, érigé en 1976. Juste derrière le monument, des rails mènent à un wagon de marchandise comme ceux qui sont partis chargés d'hommes pour les camps.
Les trois bâtiments en U ont été depuis repeints en rose pastel. Au rez-de-chaussée d’un des bâtiments, se trouve une salle où sont exposées des centaines de photos d’archives témoignant de la déportation. Le contraste entre le passé violent de cette cité et son aspect calme et tranquille de maintenant m'a vraiment bouleversé. Le nom de la cité « La Muette » fait sans doute écho à mon émotion ainsi que celui de la station de tramway proche de la cité « Drancy avenir »…
A trois cents mètres de là, se trouve une sculpture pour commémorer l'abolition de l'esclavage. Il s'agit d'un couple enlassé d’anciens esclaves. L'homme lève le poing avec un morceau de chaîne cassée... J'ai trouvé cette oeuvre très optimiste et j'ai beaucoup aimé la photographier.
J'ai découvert aussi le cimetière municipal au pied d'une grande cité de quinze étages avec une vue imprenable sur les tombes...
J'ai aimé photographier les boîtes électriques peintes. Disséminées dans la ville, elles lui donnent une touche de gaieté et d'originalité et ont ponctuées de couleur mes promenades.
J'ai aimé aussi photographier la statue de De Gaulle. Vue sous un certain angle, il semble faire un pas de danse : ce qui contraste singulièrement avec le personnage historique, non?
Je n'avais pas une grande expérience de la photographie mais j'ai remarqué que pour réussir une photo il était indispensable de regarder d'abord longtemps autour de soi, ce que je ne fais jamais d’habitude. Le fait d'attendre le temps qu'il faut pour faire la bonne photo vous oblige à rester dans la ville et vous fait devenir plus observateur. C'est aussi une invitation à l'esthétique, découvrir la beauté d'un endroit sous une certaine lumière...
Bonne visite à toutes et à tous !
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Djamel Baghezza
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2 commentaires:
J'aime bien tes fotos, Djamel.
ecki147@t-online.de
De tres belles photos, un beau travail realise par ces jeunes...Bravo Backstreet.
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